Le pont
>> 21 de junio de 2012
Il y a une heure où tout se fait abîme. Une
heure seule entre sommeil et insomnie entre
bruit et silence entre gémir et crier, une
où le temps brûle au ralenti au fond des larmes
et qui se perd comme l'eau des orages ou ces bribes
d'étoffe aux buissons çà et là, une heure seule
entre les doigts désespérés de l´âge, entre un
soleil de soie et les prés profonds de juillet,
une heure entre brume et fatigue, entre la chair
affamée et l'innocente aventure d'être.
Une heure où l'on se regarde au reflet du Temps
disparu comme au geste d'effacer au coin
des yeux les rides, une heure comme un lieu d'ombre
entre les mots et la mémoire: je passe je demeure.
El puente
Hay una hora en que todo se hace abismo. Una
hora sola entre sueño e insomnio entre
ruido y silencio entre gemir y gritar, una
donde arde el tiempo despacio al fondo de las lágrimas
y que se pierde como el agua de las tormentas o esos jirones
de tela entre las zarzas aquí y allá, una hora sola
entre los dedos desesperados de la edad, entre un
sol de seda y los prados profundos de julio,
una hora entre bruma y fatiga, entre la carne
hambrienta y la inocente aventura de ser.
Una hora en la que uno se mira en el reflejo del Tiempo
desaparecido como en el gesto de borrar en la comisura
de los ojos las arrugas, una hora como un lugar de sombra
entre las palabras y la memoria: transcurro permanezco.
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